On entend parfois dire que les objets d’autrefois, comme les électroménagers, sont plus résistants que ceux fabriqués de nos jours. Qu’en est-il de nos maisons?
Il est vrai que les propriétés contemporaines sont très différentes de celles construites il y a plusieurs décennies. Toutefois, leur construction témoigne d’un virage majeur, et essentiel, dans le monde de la construction résidentielle.
Autrefois, les bâtiments étaient solides, mais rarement pensés pour affronter les défis climatiques et énergétiques d’aujourd’hui. Désormais, chaque élément d’une maison est conçu pour maximiser la durabilité, l’efficacité et le confort.
Avancées majeures dans l’isolation et l’étanchéité
L’une des plus grandes révolutions touche l’isolation.
Les nouvelles maisons québécoises sont habituellement mieux isolées, plus étanches et ventilées de manière optimale.
- Dans les années 1950 : l’isolation des maisons était rudimentaire comparativement aux normes actuelles. On utilisait souvent des matériaux comme la sciure de bois, le papier journal ou laine minérale placés entre les murs ou dans les combles, sans pare-vapeur efficace. Les pertes de chaleur étaient importantes, les murs laissaient passer l’air froid et les fenêtres à simple vitrage contribuaient à une faible efficacité énergétique.
- De nos jours : les techniques d’isolation ont beaucoup évolué grâce aux progrès technologiques et aux exigences du Code du bâtiment. Les matériaux modernes, comme la laine de roche, le polystyrène expansé, la mousse de polyuréthane giclée et la cellulose soufflée, offrent une meilleure résistance thermique et une étanchéité supérieure. L’ajout de fenêtres à double ou triple vitrage est aussi un plus côté isolation.
Une enveloppe bien scellée, c’est aussi moins de moisissures, moins de réparations et une habitation plus saine à long terme!
Matériaux plus durables et plus écologiques
Les entrepreneurs en construction privilégient maintenant davantage les matériaux de haute performance :
o Bois d’ingénierie, comme le lamellé-collé ou le LVL, pour sa stabilité et sa résistance
o Isolants naturels, comme à base de chanvre, de cellulose ou de fibre de bois, qui régulent mieux l’humidité
o Béton résistant, parfois enrichi de fibres ou d’adjuvants pour supporter les cycles de gel et de dégel
o Revêtements durables comme le fibrociment, l’acier galvanisé ou le bois traité thermiquement.
Plusieurs entreprises d’ici misent par ailleurs sur des pratiques et modernes qui auraient assurément étonné les entrepreneurs du début des années 1900 :
o Géothermie
o Panneaux solaires
o Toit vert
o Maison passive
Construction plus précise
Aujourd’hui, on profite aussi des avancées de la préfabrication et de la construction modulaire. Fabriquées en usine, certaines parties de la maison sont assemblées dans des conditions idéales, à l’abri des intempéries.
Au fil du temps, les techniques se sont aussi perfectionnées sur les chantiers à ciel ouvert.
Normes et lois plus exigeantes
Les cadres législatifs ont aussi évolué. Le Code de construction du Québec et les réformes récentes pilotées par le gouvernement imposent désormais des normes strictes de qualité et de sécurité.
Par exemple, depuis 2000, les exigences entourant l’isolation thermique, l’efficacité énergétique, la résistance au feu et la durabilité des matériaux ont été considérablement renforcées. Le Code du bâtiment a notamment permis d’encadrer la rénovation des bâtiments existants, tandis que la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) veille à une application rigoureuse des nouvelles normes. De plus, les programmes comme Novoclimat ont encouragé la construction de maisons à haute performance énergétique, favorisant une meilleure isolation, une étanchéité accrue et une qualité d’air intérieur supérieure.
Prêtes à affronter le climat québécois
Les nouvelles habitations sont pensées pour résister aux hivers rigoureux, aux fortes pluies et aux variations extrêmes de température. C’était aussi le désir des entrepreneurs du passé d’y parvenir, mais aujourd’hui, les techniques sont plus efficaces.
Désormais, on isole les fondations, on ajoute des drains français pour la gestion de l’eau de pluie, on installe des pare-air et des pare-vapeur pour contrôler l’humidité et les pertes de chaleur, on multiplie les membranes d’étanchéité, etc.
Résultat : moins d’infiltrations, de condensation et dégradations causées par le gel.
Cette vision durable de la construction de la maison s’inscrit dans une logique d’avenir : réduire l’obsolescence et préserver les ressources. Autre bonne nouvelle : il est possible de rénover une vieille propriété et d’en faire une maison tout aussi confortable et écoénergétique.
