Quand on parle de protection contre les inondations, les pompes de puisard ne suffisent pas toujours à éviter les dégâts coûteux causés par l’eau.
Les changements climatiques multiplient les épisodes de pluies diluviennes, et il devient nécessaire à certains endroits au Québec d’adopter une approche plus complète, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la maison.
Commencer par un diagnostic de vulnérabilité
Avant d’investir dans des équipements, il est utile de comprendre d’où vient le risque (et s’il y en a vraiment un!)
Une inspection du terrain et du bâtiment permet de repérer les points faibles :
- fissures dans les fondations;
- pentes mal orientées;
- margelles de fenêtres trop basses;
- drains de fondation vieillissants.
Un entrepreneur spécialisé en drainage ou en inspection de bâtiments peut réaliser ce type d’évaluation et proposer des solutions adaptées à votre situation.
Gérer les pentes et les écoulements
La topographie joue un rôle crucial. Le sol autour de la maison devrait toujours être incliné pour diriger l’eau loin des fondations, jamais vers elles.
- Une simple rehausse du terrain, faite avec du terreau compacté ou du gravier, peut éviter bien des infiltrations.
- Les descentes de gouttières doivent aussi être rallongées afin que l’eau s’écoule à au moins 1,5 à 2 mètres du mur extérieur. Trop de propriétaires laissent l’eau s’accumuler au pied de la maison, sans réaliser que c’est souvent la cause principale des infiltrations au sous-sol.
Protéger une entrée asphaltée en pente vers le garage
Une entrée en pente représente un défi particulier : l’eau y coule naturellement vers la porte du garage, augmentant le risque d’infiltration lors de fortes pluies ou de fonte rapide de la neige. Pour réduire ce risque, il est recommandé :
- D’installer une grille de drainage (ou caniveau) à la base de la pente, connectée à un système d’évacuation efficace qui redirige l’eau vers l’égout pluvial ou un drain éloigné des fondations.
- D’ajouter une barrière de seuil étanche devant la porte du garage (dans les cas plus à risque), qui se fixe au sol temporairement lors d’averses importantes. Ce petit accessoire peut faire toute la différence lors d’un orage soudain.
Les drains de fondation : la base d’une bonne défense
Le drain français, lorsqu’il est bien conçu et entretenu, constitue une ligne de défense invisible mais essentielle.
Avec le temps, il peut se boucher à cause des racines, des sédiments ou d’une mauvaise pente. Faire vérifier l’état du drain tous les 10 à 15 ans par caméra peut éviter des surprises coûteuses. Si le drain doit être refait, c’est l’occasion d’ajouter une membrane d’étanchéité sur la fondation pour renforcer la protection.
Les systèmes de pompage : un duo gagnant
La pompe de puisard reste tout de même incontournable, mais elle doit être combinée à une source d’alimentation de secours, comme une batterie ou un système relié à une génératrice portative. En effet, en cas de panne de courant (fréquente lors de fortes pluies), une pompe sans énergie ne sert à rien!
Certaines versions modernes offrent même une alerte connectée qui envoie une notification sur votre téléphone si le niveau d’eau devient critique.
Les clapets anti-retours : petits dispositifs, grands effets
Installer un clapet anti-retour est essentiel, car il empêche l’eau des égouts municipaux de remonter dans le sous-sol pendant un débordement. Il s’agit habituellement d’un petit boîtier muni d’un couvercle d’accès pour l’entretien, souvent situé au sous-sol, près du drain de plancher. Et il suffit à protéger toute la maison!
Pour une efficacité maximale, le clapet doit être accessible pour l’entretien. Un nettoyage annuel est recommandé, car un clapet bloqué par des débris perd toute son utilité.
Aménager intelligemment l’extérieur
Les aménagements paysagers peuvent eux aussi contribuer à la protection!
- Les pavés perméables permettent à l’eau de s’infiltrer dans le sol plutôt que de ruisseler vers les murs.
- Les rigoles végétalisées, les fossés discrets et les plates-bandes légèrement surélevées aident à canaliser l’eau naturellement.
- Le baril récupérateur d’eau sous les gouttières réduit aussi le volume d’eau dirigé vers le sol et fournit une réserve utile pour l’arrosage du jardin en été.
Prévenir les infiltrations à la source
À l’intérieur du bâtiment, le scellement des fissures dans la dalle ou les murs du sous-sol est une précaution essentielle. Les produits d’étanchéité à base d’époxy ou de polyuréthane sont efficaces et accessibles à la plupart des propriétaires bricoleurs.
- Pour les sous-sols aménagés, mieux vaut éviter les planchers en bois flottant ou les tapis épais, qui retiennent l’humidité. Le vinyle, le céramique ou le béton peint représentent des options plus sûres en cas d’infiltration accidentelle.
- Élever les appareils électriques (laveuse, sécheuse, congélateur) sur des socles de quelques centimètres permet de gagner un temps précieux si l’eau s’infiltre.
Pour terminer, avoir un plan d’urgence n’est pas exagéré si votre propriété est à risque!
Un simple inventaire des biens entreposés au sous-sol, accompagné de photos et d’une assurance bien ajustée, peut grandement faciliter les réclamations.
